Cet atelier questionne la manière dont le design des transports publics impacte et façonne nos mouvements et nos habitudes de circulation. En ces temps de pandémies qui bouleversent nos pratiques quotidiennes et nos rapports à l'espace, il apparaît plus important que jamais de questionner comment le corps et l'espace deviennent des lieux de régulation, de surveillance et de contrôle.

Durant ce workshop, les participant·es investissent ces différentes thématiques à travers l’exploration de procédés artistiques empruntés aussi bien au champ du design que de la performance. Le corps lui-même est ainsi mis en avant comme un outil de recherche, de conception et d’action. C'est à travers le prisme de la sociologie que les concepts de genre, de race, de classe et de privilèges sont mis au centre de ces explorations, en réinventant les normes et rapports de pouvoirs mis en jeu dans les lieux de circulation.

Qu'il s'agisse des portes du métro, marquages au sol, cartes à puces, système sonore, panneaux publicitaires ou encore signalétique, les espaces de transports mettent en scène un système de dispositifs complexes qui structurent les comportements des usager·ères. En guidant et contrôlant les flux humains, ces dispositifs exercent des formes de pouvoir à la fois directes et indirectes. Ils distribuent les corps dans l’espace créant non seulement des frontières et des relations de pouvoir, mais aussi des zones de catégorisation qui définissent ce qu’on entend par hommes/femmes français/étranger, digne de confiance/suspect, légal/illégal.

Durant cet atelier, ces thématiques sont étudiées à travers la personnification et la performance de ces objets de pouvoir. Avec les méthodes d’embodiment (incarnation) chaque participant·es révèle des idéaux, des codes, des projections avec son langage corporel et ses attitudes.