Voice Over magazine, edition 04, March 2021, Patriarchy.
Quand on observe les stades et les parlements aujourd’hui, on s’aperçoit que leur architecture et leur organisation spatiale n'ont pas évolué de manière significative depuis les jeux olympiques antiques. A partir de ce constat, cet essai questionne la manière dont les espaces architecturaux ont, historiquement, toujours opéré comme une technique de spatialisation du régime du pouvoir dominant: un pouvoir patriarcal et colonial.
Fort de cette observation, Gabriel Fontana construit un récit qui spécule sur la façon dont l'histoire du sport et de la démocratie sont entrelacées, comment les stades et les parlements sont à la fois des lieux qui attirent et retiennent l'attention des foules. Dans la Grèce antique, le stade était un lieu de rassemblement public, semblable au forum, pour regarder le sport, mais aussi pour discuter et débattre entre citoyens(1). De nombreux lutteurs et olympiens, tels Platon et Socrate, faisaient office de philosophes et de politiciens dans la société, utilisant la forme ovale du stade pour s'adresser aux masses. Gabriel Fontana parle ici de "démocratie musculaire", comme concept de recherche pour identifier les cas où l'idéologie athlétique masculine est et continue d'être utilisée comme moyen d'organiser les corps et d'établir des règles et des systèmes de pouvoir.
(1) Ce terme est volontairement laissé au maculin car seuls les hommes étaient invités à ces débats.
